Abandonnée le long de la rue désertée
Gelsomina pleurait
T’en souviens-tu?
Lentement passaient un cheval et le vent gris
De la vie et de nos songes doux-amer
Ce soir nous voit assis comme elle sur la pierre
Regarde
Les étoiles dansent autour du baptistère
Comme insectes captifs dans le halo des lampes
Mais tu sais que je vois aussi des châteaux le long du torrent
Là où s’élèvent diurnes de simples immeubles
Face à l’escalier du Teatro Reggio s’incarne le visage vide et lumineux
D’un passage voûté
Le vent joue avec un sachet de plastique
Petit fantôme volant selon sa fantaisie
Personne ne passe à cette heure
Sous le sombre rougeâtre des lampions
Tout baigne dans le crépuscule sépia de vieilles photos
Ecoute
Place de la Paix le chantier taciturne résonne comme
Un plateau de Cinecittà après le dernier clap
Les vélos passent lentement
Vrombit une vespa sans but
Nonchalants les Vitelloni errent sans plus de consistance que
Des images de cinéma
Voici pourtant ce qui manque au décor
La ritournelle de Gelsomina
Le son nasillard de la trompette
Appeau des
Souvenirs
Pourtant toujours là
plus vivants sous la pierre que tous les plaisirs
plus déchirants que la douleur
Coeur de la ville
Endormie
Ils attendent que nos
Voix dissipent la magie
Te souviens-tu?
*
michel
10 mars, 2012 à 21:57
Treau , comme tout ce que tu fais ! Mais est ce ta plume ou une traduction ?
minotaura
10 mars, 2012 à 22:17
merci beaucoup – non, ce ne sont pas des traductions (ou plutôt, ce sont mes textes qui voyagent d’une langue à l’autre – j’aime les passages!) – j’espère que tu prendras l’habitude de venir me voir ici aussi!