Jeudi
Des traits de suie délitent l’horizon derrière
Les vitres embuées de l’âcre haleine de cigarettes
Et l’usure des corps
Dans le ventre métallique du train
Halètent les ailes d’un journal déplié
Monaco
Le train dégorge
Vide sa panse
Dans l’orbite cafardeuse du tunnel suinte
L’aube aigre
Puis l’eau de pierre aigue-marine et azur vert -
Dans l’infini ressassement des métaphores, c’est la mer, simplement, qui le mieux se désigne elle-même -
Se pare d’un pâle reflet d’or rose
Une touche de lavis crépusculaire à l’horizon
Sous l’ocre plumage des nuages.
Surgit en mémoire « la mer glauque » – glauco, ce bleu-vert opalin comme le reflet du jour dans le cristal blanchi d’un oeil mort,
Comme le mouvant manteau de l’huître sur le fond nacré de la coquille
Du même blanc-bleuâtre que le marli d’écume qui cerne les rochers.
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