- vanité de plumes
- vanité
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Aeonde
I choose a mournful Muse
Au jardin, une grive draine frotte du bec les écailles de la grille
La bruine a brûlé les parterres
Des fantômes en pleurs secouent leurs bras
Eprise de reflets l’eau givre comme le tain
Le réel glissant à la surface se greffe au filigrane des futaies endormies
Sous le grésil du vif-argent
La voix fixe les images et je franchis
Les confins qu’aux choses assignent les paroles
Le monde spéculaire contient la laitance des étoiles et l’éclat mort d’anciens désastres
De grands blocs de détresse se heurtent en l’indifférent ressac se retirent et s’affrontent
Béliers en combat sans issue froissant leur chair de glace
Dans le grand barattage où fume la tristesse comme une opaque brume
Le silence dévore la carcasse de villes
Aux perspectives nues à la blancheur de crâne sur un autel
Où les gestes insensés de statues dans leurs niches se figent
Des âmes en exil enchevêtrent leurs voix au silence des choses
Le jardin s’est couvert d’un pelage de loup
La tempête broie les arbres dans un muet fracas
Les allées sont jonchées de mains coupées
Enfin s’éteint lentement le murmure et la tête des ombres se couvre
Les ailes repliées Aeonde au jardin pleure
Et mon âme à ses pieds
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