Oblongues poches d’or et de miel,
les lunghettes
chaudes lisses un peu molles
la douceur d’une joue sous la caresse de la main
Elles fondent
leur parfum de garrigue et de sucre
éclate dans la bouche
mais le plus grand plaisir est la cueillette -
les saisir par grappes, trois, quatre, cinq,
braver les épines pour les voler à l’arbre,
en secouer les branches -
tonnerre sur le toit de tôle -
glaner au sol celles qui tombent
Celles-ci déjà tavelées
des éphélides sur leur peau -
ces prunes et moi sommes jumelles –
celles-là d’un blond souverain
bientôt transformées congelées
confites dès le midi
Celles qui demeurent dans la coupe d’osier
deviendront rousses aussi
un fin réseau de rouille couvrira la fine peau
qui explosera sous la pression du sucre –
une goutte d’ambre sourd déjà de l’attache
du pédoncule
Le suc tiède et odorant emplit la bassine
de sa lave
et le parfum t’enveloppe
comme un châle d’or
guèpes et abeilles le guettent
aussi
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