Une tendre constellation flotte bras ouvert
sur le cristal de l’eau
toute piquetée des bulles
qui tremblent dans le verre d’où monte
le sucre du parfum couleur de terre
et d’améthyste
Leurs bouches acidulées de safran
parlent la langue du souvenir
oramai smorzate mammole di Parma
tra le pagine del libro richiuso
poi dimenticato
Déjà sur le talus
près des mousses ce matin
elles imprègnaient la cire de mon âme
de leur mélancolie douce et
violante
O comme un philtre magique
j’aimerais boire de cette eau
où trempent aussi deux tiges
de muscaris
Peut-être ouvrirait-elle la porte de la mémoire
J’imagine Eurydice couronnée de pensées
cheminant dessous les prés
s’abreuvant aux fleuves souterrains
où flottent comme ces étoiles les souvenirs des vivants.