Tout en haut du platane
là où perchent les pies dans le nid du mistral
se battent aussi Lapithes et Centaures
Ecoute le crépitement de crécelle des thyrses
le craquements des lances sur les torses cabrés
les noires bouches ouvertes sur le cri silencieux de lointaines batailles
Les armures diaprées cèdent aux coups de butoir
et se déchirent en lambeaux veinés de marbre
et de jade.
Toute la rage aussi des enfants d’Ouranos
agitant les moignons de mille bras dressés pour la menace
contre le ciel d’un noir livide
Et les Sabines qu’on enlève
leurs beaux bustes arqués dans l’effort
leur folle chevelure plus agitée encore que celle de Méduse
Par-dessus la mêlée soudain
la couronne tressée de Cybèle , déesse courroucée
et le calme du Tout réabsorbé au profond du mystère.