à Marc Chagall
Dans les nuages du matin rose tyrien
couleur de muqueuse nue
sensible et gonflée
humide et tendre comme
l’intérieur d’une bouche
s’étirent des corps sirènes
Leur sommeil alangui rêve
de mille fleurs
Une colombe apporte
l’anneau nuptial aux couleurs
d’arc-en-ciel
Tout flotte dans l’espace
où des lapins pourchassent
des musiciens-oiseaux
Des acrobates bleus jouent du silence d’or
et des branches d’un arbre comme un fantôme blême
lentement se dissolvent
ses feuilles
sur les pages du Livre.
*