Les plis des dunes en éventail déploient mon Sahara d’enfance
battu de vents et de nuages au bout du monde quelque part
entre les plages de Wissant et le port de Dunkerque
Le sable de la dune voile ma carte d’amnésie
et mes pas d’aujourd’hui s’enchaînent à ceux d’autrefois -
la carte parfois affleure sous sa chaleur africaine et ses cris de fenecs
brouillant l’image des grues dressées au loin sur la jetée
les cabines de plage sous la pluie de septembre
et le sable mouillé des dunes où l’on se perd très loin au Bout du Monde
Les mots crissent comme le sable dans l’infini du sablier
que je renverse en ma mémoire où bat l’aile de l’éventail
avec mes souvenirs qui volent à l’horizon des goélands.
(poème écrit pour un projet de Michèle Grosse)