Merci à Alain Fabre Catalan, qui m’a invitée à lui envoyer un poème pour le dossier « Images et Imaginaires » du numéro 113 de la revue, qui avait déjà accueilli mes poèmes dans un numéro précédent. « Toiton » est un texte écrit au fil de mes trajets quotidiens en train entre Nice et Menton.
il est dédié à Bergotte, l’écrivain de La Recherche du Temps Perdu, à qui Marcel Proust, dans La Prisonnière, prête une passion pour la Vue de Delft peinte par Vermeer, ultime image qu’il emporte dans sa mort, provoquée par la visite faite au musée où il s’est rendu pour la revoir :
« il attachait son regard, comme un enfant à un papillon jaune qu’il veut saisir, au précieux petit pan de mur. » C’est ainsi que j’aurais dû écrire, disait-il. Mes derniers livres sont trop secs, il aurait fallu passer plusieurs couches de couleur, rendre ma phrase en elle-même précieuse, comme ce petit pan de mur jaune ». (…)
Cependant la gravité de ses étourdissements ne lui échappait pas. Dans une céleste balance lui apparaissait, chargeant l’un des plateaux, sa propre vie, tandis que l’autre contenait le petit pan de mur si bien peint en jaune. Il sentait qu’il avait imprudemment donné la première pour le second. »