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Li Shutong : un poème pour le Tour du Monde en 24 heures de poésie

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Il y a quelques années, dans une période particulièrement difficile, j'avais commencé la traduction d'une anthologie de la poésie chinoise contemporaine colligée et présentée par mon amie la poètesse Ming Di, dont j'ai traduit deux livres, Livre des sept vies, pour Recours au Poème éditions, 2015 – Histoire de Famille, aux éditions Transignum, avec des illustrations de Wanda Mihuleac, juin 2015 Le temps a passé, je pensais avoir perdu le document, mais l'événement du Tour du Monde en 24 heures de poésie m'a amenée à chercher des textes permettant aux poètes n'ayant pu se connecter en raison de problèmes de réseau ou de censure d'être présents avec nous, le 20 et 21 mars... Et les étoiles de la poésie ont fait ressurgir un vieux document - celui que je cherchais en vain depuis si longtemps. Voici donc le premier poème de ce recueil, daté de 1915 - et voici ce que Ming Di nous livre pour le présenter : 

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Li Shutong pratiquait l’art, la musique, le théâtre, la poésie et la calligraphie. Né en 1880 à Tianjin, il a déménagé à Shanghai pour étudier l’art et la musique, puis est allé au Japon en 1905 poursuivre ses études. Il rentra en Chine en 1910 pour enseigner la peinture et la musique occidentales. Certains de ses élèves devinrent plus tard des artistes et des musiciens bien connus. En 1915, il écrivit «Farewell», suivant le modèle japonais, comme les paroles chinoises d’une chanson folklorique américaine du XIXe siècle. Il est devenu populaire du jour au lendemain et a continué jusqu’à aujourd’hui, en raison de ses vers raffinées et de leur atmosphère mélancolique. En 1916, il devient moine bouddhiste, ne pratiquant plus que la calligraphie que jusqu’à son décès paisible en 1942. «Adieu» ressemble à la poésie classique chinoise mais dans avec structure libre et semi-contrôlée, et certains le considèrent comme le premier poème moderne en Chine bien que tout le monde ne soit pas d’accord.

La traduction que je propose a été faite sur le texte anglais établi par Ming Di, que je salue et remercie. Je lirai ce poème durant la nuit du Tour du Monde, que toutes les cultures brillent du même éclat de fraternité.

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A l’extérieur du pavillon, le long de l’ancienne piste
l’herbe verte s’étire, rejoignant l’horizon.
Le vent du soir fait chanter les saules comme une flûte qui s’efface
tandis que le soleil se couche par delà l’infini des montagnes.

A l’horizon du ciel,  au point où il rejoint l’océan,
les amis s’éparpillent, et il m’en reste peu;
Ce soir on boit, on épuise les plaisirs,
puis on se sépare et nos rêves s’éteindront.

(1915)

Farewell
Outside the pavilion, along the ancient trail
green grass stretches, joining the horizon.
Evening wind blows the willows in the fading tune of a flute
while the sun sets over the mountains and mountains.
At the sky’s end and the ocean’s corner
friends are scattered with only a few to hold.
then we part and our dreams will be cold.

traduit en anglais par Ming Di à partir de l’original :

 李叔同(弘一大師): 送別
1   長亭外
1a  古道邊
2   芳草碧連天
3   晚風拂柳笛聲殘
4   夕陽山外山
5   天之涯
5a  地之角
6   知交半零落
7   一瓢濁酒盡餘歡
8   今宵別夢寒

 


 

 
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