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La Maison s’envolait (trilingue )

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Magritte, « L’Etat de veille », 1958

poème à écouter en italien et en anglais ici https://youtu.be/cVTzuB7FAZw

Adieu

La maison s’envolait

Loin

Elle tirait sur les fibres de l’âme
arrachait déchirait
emportait avec elle la traîne des souvenirs
dont les couleurs s’effilochaient dans les nuages
en lambeaux blêmes

La maison s’envolait dans le noir de l’azur
comète scintillant d’années-lumières du passé
filant au coeur-silence des mémoires
dans la veine anthracite du chagrin

Eclats de gestes disparus
écho de voix éteintes
murmurant encore pourtant comme
tente
de battre
de l’oiseau blessé
l’aile brisée

La maison envolée m’avait laissé au coeur
un gouffre de douleur

sans fond
sans mots

sans fin

la clé des champs 1936

René Magritte, la clé des champs 1936

 *

Addio

 

Spiccava il volo la casa

Via lontano

Strappava le fibre dell’anima
sradicava stracciava
portava via con sé la scia dei ricordi
i cui colori si sfilacciavano nelle nuvole
brandelli pallidi

Volava via la casa nel nero dell’azzurro
cometa sfavillante di anni-luce dal passato
sfreciando nel cuore muto dei ricordi
nell’antracite vena del dolore 

Frammenti di gesti spariti
eco di voci spente
pure sussurrando come
dell’uccello ferito
il tentato
battito dell’ala
spezzata

La casa volata via mi aveva scavato nel cuore
un abisso di dolore

senza fondo
senza parole

senza fine

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Harry Gruyaert

*

Farewell

 

The house was flying away

Far away 

It pulled on the fibers of the soul
tore them away ripped them appart
dragging with it the trail of memories
which colors unraveled in the clouds
in livid shreds

The house flew away in the black of the sky
a glittering comet of light-years from long ago
escaping in the silent core of memories
in the anthracite vein of sorrow

Sparkles of missing gestures
echo of extinguished voices
still whispering like
the injured bird’s
attempt
to beat
the broken wing 

The flown house had carved out
a pit of pain in my heart

bottomless
wordless

 endless

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Harry Gruyaert

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