écouter le texte original dans la lecture d’ Emanuela Rizzo
Plus de trente ans
de réveillons ensommeillés
de brumes sur la nationale :
le cimetière un rappel de parents qui sont là
depuis des lustres… jamais connus,
priés, petites histoires de famille
d’un siècle passé.
Pour ta grand-mère la vraie fête
mais toujours aux oreilles les trempes,
les yeux éblouis par des incendies.
Réveillé dans cette même brume
qui dissimule toits et balcons ;
il ne restait plus qu’à s’enfermer
dans les maisons mais tu sais qu’elle arrivera sans frapper,
aux premiers signes, il sera trop tard.
Quand tu pédales malgré la peur du gel
le long de restes de muraille tu les vois soldats
qui campent avant une bataille,
bandits en fuite ou monatti* pointés du doigt
par la crédulité de l’Histoire.
Sa voix assourdie au téléphone
dans le souhait de baisers chuchotés.
notes :
* monatto s. m. (du lomb. monàtt, prob. altération du mot moine)- Nom, rendu célèbre par Manzoni(Promessi Sposi, chap. XXXII). dans la description de la peste de 1630, où il désigne les personnes chargées de transporter les cadavres à Milan « pour les conduire sur des chariots aux fosses, et les enterrer » .