Je prends la nuit par le col, la soulève. La nuit et sa traînée de bleu autour du cou que lui fait un vieux nuage.
Je prends la nuit par le col. J’ai le geste. L’empoigne sévère alors que tout est posé autour du moi. Alors qu’à peine écrite cette phrase se dégonfle. À peine né le geste s’évanouit.
Je prends la nuit par le col. À quoi bon. Je lâche, lâche. Le jour montera assez vite au col de la nuit, qui n’aura rien à faire de mes petites violences.
Christophe Sanchez
Prendo la notte per il bavero, la sollevo. La notte e la sua striscia di blu intorno al collo fatta da una vecchia nuvola.
Prendo la notte per il bavero. Ho il gesto. L’afferro con forza mentre tutto è tranquillo intorno a me. Mentre appena scritta questa frase si sgonfia. Appena nato il gesto svanisce.
Prendo la notte per il bavero. A che pro. Lascio andare, cedo, cedo. Il giorno si alzerà abbastanza in fretta al collo della notte, e non avrà a che fare con la mie piccole violenze.
(trad. Marilyne Bertoncini)
*
L’inverno lentamente ci salutava
con un sole d’altre stagioni.
Com’era nitida la sera
che calava il sipario.
Così surreale
quel blu.
Io avevo trovato
la mia quiete
in un quadro
di Chagall.
Emanuela Rizzo
L’hiver lentement nous saluait
avec un soleil d’autres saisons.
Limpide était le soir
qui baissait le rideau.
et tellement irréel
ce bleu.
J’avais trouvé
la paix
dans un tableau
de Chagall.
(trad. Marilyne Bertoncini)
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