Dans le ciel, un glaçon qui fond trouble la lumière froide La plage secoue ses galets.
Winter

Dans le ciel, un glaçon qui fond trouble la lumière froide La plage secoue ses galets.
Tu marches avec la mort et sa voix dans ta gorge est celle du silence.
… Ecoute … la vrille du mot perce l’écorce du silence …
Il faut un regard d’enfant pour que les reflets de la fête s’impriment dans le souvenir
le sablier ne rythme pas le temps, il l’étire, l’effile, et le file monotonement le long du fin ruisseau qui glisse enclos dans le sablier, temps suspendu qui ne fuis pas tu reprends ton cours inverse et ma hâte se heurte à ton têtu transfert chaque fois que se rompt le fil d’un antipode à l’autre
. . . Essaim d’abeilles la bassine bourdonne la buée sur la vitre trace des gribouillis et la gelée se prend dans le secret des pots.
Fusées des rires de l’enfance jaillissant vert des corbeilles et bassins Baudelaire je pense à vous dans les reflets des jets d’eau.
Archer des arches de la ville Ne cherche jamais l’arbre noir des secrets.
Tes pas entre les pointillés Les vides te comblent de sensations petites bulles effervescentes de non-existence dont tu avales le doux-amer en les nommant.
Etait-ce le brouillard que j’avais dans la main? Il s’évanouit comme fumée de cigarette Et le sommeil m’emporta
Ce calligramme, qui figurait dans le blog (The Plane-tree) vient d’être traduit par le poète Shuhrid Shahidullah, en bengali – je le remercie pour cette très belle version qui me fascine : মেরিলিন বার্তোনসিনি মহীরুহ সেপ্টেম্বর ভেবে দ্যাখো কান্ডে হেলান দিয়ে মাথা তোমাকে অনুভব করতে হবে মহীরুহের কান্ড-কারাখানা আর তাকাতে হবে তার ডালপালার মধ্যে দিয়ে ঐ উজ্জ্বল আকাশের দিকে যেতে …
* Elle a flétri la rose Die Niemands Rose. Premier jour de brouillard premier jour de l’automne et la brumeuse absence de lointaines collines. * (Les mots en italiques appartiennent à Paul Celan)
Je possède ce que je crois être la dernière oeuvre de Phidias. Ce que devint l’artiste, à la fin de sa vie, est un mystère. De lui nous restent des marbres arrachés au temps, aux pillages et aux guerres, la description de son Athéna, couverte d’ivoire et d’or… Or, tout me dit qu’exilé, jamais Phidias ne cessa de sculpter. …
Ne fixe pas la lumière sinon le monde entier se troue de minuscules éclats d’ombre du soleil : Qui le rapiècera? *
Aube de frissons gris Les magnolias alignent des perles de corail Au fond de quelle nuit brûlent leurs fruits de feu?
Nasses bleues des comètes noyées aux longs cheveux où les pensées se prennent * Eclats de souvenirs dissous J’ai tatoué au coeur ce fragment de mémoire
De l’absence sans lieu d’au-delà des déserts de par-delà les mers où le temps ne s’écoule suivant les obscures blessures de la page vierge cherche, incis, l’élément secret que sinueusement trace la lettre avec lenteur à travers ses détours dans le flot de l’imaginaire et ses remous comme une houle De l’autre rive du souvenir écoute en l’oblitération oblique …
Du fond du puits croît l’ombre sans mémoire l’ombre des yeux fermés paupières verrouillées une absence totale
La nuit compacte est lisse comme une amande L’aube amère fleurit ta bouche de sa lumière