TILT ! NOTES DE LECTURE – 2014-2016

J’ouvre cette section afin d’y partager mes lectures favorites au fil des publications de mes notes.

 

* Tua e di Tutti, de Tommaso di Dio

à lire sur la revue Europe et sur Minotaura :

http://minotaura.unblog.fr/2015/12/26/tua-e-di-tutti-note-de-lecture-dans-la-revue-europe/

 

 

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* « I not I », Reginald Gibbons, Recours au Poème, 2014

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« Graphique, iconique – deux traits entourant le territoire de la négation – le titre de ce recueil est rébus, ou charade– qu’il faut déchiffrer. Deux traits – limites ou rives… Je, pas Je que propose la traduction de Nathanaël (dont il faut saluer l’exploit, tant cette oeuvre transgresse les codes), permet de lire le problème d’une façon différente : du « je » lyrique, biographique, à sa négation, juste l’espace d’un « pas » – refus ou déplacement – un jeu entr’ouvert entre deux incisions – presque les lèvres – d’une plaie – d’une bouche ouverte sur des odes… Entre les deux versions, toute l’ambiguïté et la profondeur de cette poésie. (…) »

la suite de cet essai à lire dans le numéro 112,  de la revue de l’ARPA (mars 2015) pp. 26-29

http://news-fr.fb-page.link/p/6739.html

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« Journal Météorologique » / « Anthologie de la littérature francophone des profondeurs »

static2_squarespace_270ed4306653db06d1a66367c84ca824Journal Météorologique, Sébastien Labrusse ; Poème, Ultime Recours/une Anthologie de la poésie francophone des profondeurs, Matthieu Baumier, Gwen Garnier Duguy

10.02.15 dans La Une CED, Les Dossiers, Etudes

Recours au Poème éditeur, janvier 2015

Le ciel, ce matin, semble apporter la neige – j’emporte avec moi ma tablette, et m’installe pour lire dans le décor des Distilleries Idéales. Les fresques y évoquent un monde exotique, dans un style colonial, souligné par la présence de photos jaunies et de reliques dans une petite vitrine. Guéridons, banquettes de peluche, lumière rougeâtre diffusée par l’alambic… toute une ambiance rétrofuturiste, un décor années trente ponctué de détails anachroniques – surcharge de lampadaires montés comme un mobile de Calder, rouages inutiles… Ce bar, au nom poétique, distille l’idée, la sensation d’un « ailleurs » uchronique, idéalement adapté, un jour d’hiver, à une lecture feutrée. C’est là que j’ouvre donc le Journal Météorologique de Sébastien Labrusse : Parfois, à l’approche de l’hiver, on s’attend à ce qu’il neige : on parle « d’un ciel de neige » et le plus souvent les nuages qu’on croyait lourds de flocons se dispersent, ou crèvent lamentablement, et c’est la pluie (…) (p.4).

ultimerecours

 

 

la suite à suivre sur LA CAUSE LITTERAIRE, en suivant ce lien : http://www.lacauselitteraire.fr/journal-meteorologique-sebastien-labrusse-poeme-ultime-recoursune-anthologie-de-la-poesie-francophone-des-profondeurs-matthieu-baumier-gwen-garnier-duguy

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« La Ballade du Calame » d’Atiq Rahimi

à lire en intégralité sur « La Cause Littéraire » du 24 octobre 2015

http://www.lacauselitteraire.fr/la-ballade-du-calame-atiq-rahimi

La Ballade du Calame,

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« La Sirène à la poubelle », Sabine Huynh, E-fraction éditions, collection « Fugit XXI.

sirène à la poubelle« Qu’on ne s’y trompe pas – cette sirène ne vous entraînera pas dans quelque royaume sous-marin issu des contes d’Andersen ou des films de Disney – ou alors, c’est bien comme pour Shakespeare, parce que « Something is rotten in the state of Denmark » – le monde des contes de fées de l’enfance fait place à la plus brutale des réalités – brutalité des mots et des photos de ce livre, autant que celle des faits – celle du quotidien de l’auteure et de sa fille, Orlane, à Tel-Aviv, pendant la « Guerre de Gaza » de l’été 2014, dont l’horreur nous assaille dès les premières pages (…) »

La suite dans La Cause Littéraire , en copiant le lien :

http://www.lacauselitteraire.fr/la-sirene-a-la-poubelle-sabine-huynh

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« Le Bruit des abeilles » / »Aorte adorée » – éd. La Porte, 3ème trimestre 2014

Le Bruit des Abeilles, Valérie Canat de Chizy et Cécile Guivarch, éditions La Porte, collection « Poésie en voyage », décembre 2014.

 

Aorte adorée, Christophe Esnault, éditions La Porte, collection « Poésie en voyage », décembre 2014.

 

Dans l’enveloppe de décembre, deux petits recueils (une vingtaine de pages au format 10×14), édités et fabriqués à la main par Yves Perrine, qui les vend à l’unité ou par abonnement (20 euros pour 6 numéros) à commander (215 rue Moïse Bodhuin, 02000, Laon) chez l’éditeur, dont le catalogue offre de premiers recueils d’inconnus, à côté de noms prestigieux (Andrée Chedid, Antoine Emaz…) Aux antipodes l’un de l’autre, sous l’élégante jaquette ivoire, les deux plaquettes sont sources d’un grand plaisir de lecture – et de relecture.

La suite ici :

http://www.lacauselitteraire.fr/deux-recueils-poetiques-aux-editions-la-porte

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« Nous sommes à peine écrits », dans la revue EUROPE

 

europe juin juillet 2015

Nous sommes à peine écrits, Chemin vers Egon Schiele, de Matthieu GOSZTOLA, Recours au Poème éditeurs, édition numérique, février 2015.

 

« De qui ce « nous » parlera-t-il – « à peine »? Lignes dis/cursives, en suspens, traçant l’aube de quel cheminement, du poète au peintre? « A peine », dans l’ébauche, ou la douleur – dans la nouveauté de ce qui vient juste d’être… Ce « nous » s’ancre/s’encre si peu, qu’il n’est nommé qu’une minuscule fois, au mitan du recueil, effleuré dans deux poèmes consécutifs : gabrielle, qui aimerait vivre et qui « traverse/ cette mort inventée » , et david dont les yeux « sont capables/ de garder les arômes// ». Le mystère ne sera pas levé par cette suite en deux parties consacrées à l’in-fini, au plus impalpable de l’expérience, à l’évanescent opaque de ce qui se nomme si difficilement et n’a pas plus de poids que les personnages de cette « fiction lyrique ».

la suite à lire dans la revue Europe, numéro de juin-juillet 2015 sur Pierre Klossowski.

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« Trans(e)fusée », de Cathy Garcia, sur La Cause Littéraire

Ma note de lecture sur le recueil de Cathy Garcia :

S’embarquer avec Cathy Garcia dans sa Trans(e)efusée, c’est faire un voyage d’humour et de non-sens, ponctué de belles images en pleine page (collages et gouaches de l’auteur qui les appelle des gribouglyphes) mêlant lettres et figures dans un joyeux désordre coloré qui donne le ton de ce recueil ludique et surréaliste, regroupant une trentaine de textes écrits entre 1993 et 2013.

Surréaliste ? Dada même, tant l’auteur se joue des codes de la bien-disante bienséance, dans ces poèmes et images en liberté, qui ne sont pas tant dénués de sens qu’ils ne secouent les clichés et tics du langage, pour en faire sourdre un sens autre, ordinairement inaccessible sous les couches policées du discours ou du jargon fleuri d’une certaine littérature – Langue embrouillée de poètes. Ici Une guêpe allumée dessine des jarretelles sur les pattes d’une musaraigne. Les laitues sont aux champs, les biches aux abois. Les murmures pourrissent sur des chemins d’épines.

Entre hypallage et contre-emploi des images, on a une idée de l’imagerie bouffonne qui accompagne le lecteur, partagé entre le rire et le plaisir de découvrir les contraintes d’écriture qui président aux poèmes – à-peu-près, logorallye… – on pense à Oulipo, à Prévert, à Raymond Roussel aussi, évidemment, dans ces textes qui ne se prennent pas le chou, ainsi que nous le précise l’auteur à sa façon dans le poème liminaire, fort justement intitulé D’Asile à Zoo C’est en toute quiétude que je ne fais nulle rature à ce texte savant. / J’étais déjà têtue dans l’utérus, malle à la dextre, à espérer n’importe quel joueur de yo-yo ou de balafon qui m’emporterait au Zaïre ou au plafond.

Extravagantes, ces jongleries nous promettent « trente essais de décollage du réel » – et nous promènent dans un cirque de mots, par-delà le cercle rugueux du réel, entre rêverie fantaisiste et réalités hétéroclites, où jongle la peau-était-ce ? (titre d’un poème) – amenant le lecteur à se demander si ce recueil – par ailleurs mine d’idées pour l’animation d’ateliers d’écriture – n’est pas aussi l’envers d’un art poétique – art peau-éthique en liberté – selon des termes proches de ceux utilisés par Cathy Garcia – par ailleurs rédactrice de la revue Nouveaux Délits – comme slogan de son blog : Une quête d’éthique plutôt qu’une étiquette.

 

Marilyne Bertoncini

 

http://www.lacauselitteraire.fr/transefusee-cathy-garcia

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Journal Seneca, Jérôme Rothenberg

http://www.recoursaupoeme.fr/critiques/joseph-rothenberg-journal-seneca/marilyne-bertoncini

http://www.jose-corti.fr/titresetrangers/journal-seneca-rothenberg.html

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La Pierre Amour », Xavier Bordes in Recours au Poème

A46625_Bordes.inddIl en est des livres comme des pays : si l’on peut, seul, découvrir des merveilles au cours d’un voyage, le soutien éclairé d’un guide permet la connaissance des ressorts et des lieux secrets… Ainsi en va-t-il de La Pierre Amour, voyage philosophal en pays de poésie : l’accompagnement de Gwen Garnier-Duguy peut sembler indispensable pour ne rien perdre de cette lecture. Le recueil La Pierre Amour, couvrant les années 1972-1985, est en effet une oeuvre complexe, tissant un dense réseau de mythes et de symboles, que l’introduction – programmatique elle-même – permet de débrouiller, situant le projet dans sa fonction proprement poétique, en réponse au chaos du monde dans lequel elle s’inscrit :

« (…)la responsabilité du poète écrivant dans sa langue maternelle est de répondre par une oeuvre prenant en compte cette complexité (du monde) en proposant, pour la supporter, pour la sublimer, une profondeur conciliant les forces en présence, forces contradictoires, voire même adversaires. »

- See more at: http://www.recoursaupoeme.fr/critiques/xavier-bordes-la-pierre-amour/marilyne-bertoncini#sthash.dl61SC4d.dpuf

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Le Serment du Jeu de Paume, John Ashbery

Capturehttp://www.recoursaupoeme.fr/critiques/john-ashbery-le-serment-du-jeu-de-paume/marilyne-bertoncini

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Pier Paolo Pasolini, « Poésie en forme de rose » édition bilingue

Pasolini (3)« Plonger dans la fabrique des films de Pasolini. Etre emporté par un souffle épique ultra-contemporain, où se perçoivent des accents de Dante ou de Leopardi. Recevoir de plein fouet le choc d’images d’une beauté plastique barbare, nostalgique ou désespérément réaliste. Comprendre l’époque noire de la vie politique, économique et sociale italienne dans les années 60, qualifiée par l’auteur de « décennie ridicule » – et par bien des côtés si semblable à notre début de siècle… Tout cela est enfin possible pour le lecteur français grâce à cette première édition intégrale et bilingue, présentée par René de Ceccaty, traducteur fidèle et inspiré autant que spécialiste de l’Italie et de Pasolini, qui nous rend ce texte accessible grâce à une préface documentée et un appareil de notes faisant de cette édition de poche un ouvrage précieux. »

 

suite de l’article publié dans LA CAUSE LITTERAIRE, à lire en suivant le lien : http://www.lacauselitteraire.fr/poesie-en-forme-de-rose-pier-paolo-pasolini

 

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»Des Liens Invisibles, Tendus », de Dara Barnat, Recours au Poème éditeur, 2014

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« C’est au fil de la lecture qu’on découvrira le dess(e)in caché de Dara Barnat, poète née aux Etats-Unis mais ayant étudié et vivant en Israël. On pense à ces images qui n’apparaissent, au revers du travail, qu’une fois nouées toutes les laines de la trame et de la chaîne par la main qui tisse. Miroitant sous la métaphore filée à travers les images de la pêche – « The feeling is a brilliant fish / you catch a thousand time » (p. 5), du tressage lié à la pâtisserie maternelle – « My mother braids secrets / into her Challah » (p.11), du tissu linguistique provoqué par le mélange des langues – maternelle et usuelle – « Words have joined / and become emeshed / I live between them, among them » (p.16)… et semblables aux routes des oiseaux migrateurs, aux chemins de l’exil et du voyage, qu’évoquent les belles photos aériennes de cette édition numérique, moderne et raffinée.(…) »

 

 

la suite de la note de lecture est à lire en suivant ce lien : http://ardemment.com/articles/dara-barnat-liens-invisibles.php

 

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 »Le Cahier, Le Chant Sémantique », Eric Dubois, éd. L’Harmattan, 2015

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http://www.recoursaupoeme.fr/critiques/eric-dubois-le-cahier-le-chant-s%C3%A9mantique/marilyne-bertoncini#sthash.YUt1eoBH.dpuf

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note de lecture : Nathalie Sauvey, Philippe Jaccottet

http://minotaura.unblog.fr/2016/01/07/note-de-lecture-nouveautes-des-2rives/

http://www.lacauselitteraire.fr/nathalie-savey-philippe-jaccottet-michel-collot-heloise-conesa-yves-millet

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Nouveautés des 2Rives

http://www.recoursaupoeme.fr/critiques/fil-de-lecture-de-marilyne-bertoncini-nouveaut%C3%A9s-des-2rives/marilyne-bertoncini

 

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« Poetry » de Valérie Canat de Chizy, in La Cause Littéraire

Deux fils se tressent, se tissent, au fil de ce court récit. L’ouverture se fait par l’évocation du film coréen Poetry de Lee Chang Dong, narrant l’irruption de la poésie dans la vie de Mija – personnage aux prises avec la maladie qui lui fait perdre la mémoire, le vieillard grabataire dont elle s’occupe, son petit-fils et les liens obscurs et redoutables de ce dernier avec une jeune suicidée… Film à peine évoqué, à travers la rémanence de la voix de Mija, parce qu’il suscite la surrection du souvenir chez la narratrice à venir :

« Les dernières paroles sur l’eau du fleuve, lequel s’écoule, déverse ses eaux, résonnent encore. Le film s’appelle Poetry, la voix sème des pétales, les platanes absorbent la lumière, et des paroles reviennent, surgies du passé, des éclats de rire aussi, comme le tintement des verres qui s’entrechoquent ».

Deux fils, pour une double histoire – en fait, une même histoire – de filiation : Valérie Canat de Chizy retrace le cheminement qui l’a menée à l’écriture, depuis la position presque autistique, écrit-elle, de son enfance – tandis que le tissage des souvenirs ramène sur la page sa relation au père, à partir de la maladie et de la mort de ce dernier, accompagnement traité avec la délicatesse tendre qu’appellent ces pétales des premières lignes, qu’on imagine flottant dans le vent comme dans la mémoire, avant de disparaître.

Pétales aussi, ces séries de notes écrites d’une voix douce, qui parle d’une expérience si particulière, si personnelle, d’un ton si juste, intime et sans fioritures, qu’elle touche à l’universel humain : êtres rêvant, dérivant, l’auteur et ses lecteurs suivent le cours à rebours de sa méditation mélancolique, entre « le vide de l’enfance » et « la mort, cette compagne »…

« Je m’abandonne au flux de l’intérieur, je capte des mouvements, dans les profondeurs de l’eau, chuchotis de poissons, sans une ride, je capte le battement du coeur vivant, même mort ». (…)

7fd0945d_2d159143a2bfa0bb97b98fe243ddfcd5la suite sur    http://www.lacauselitteraire.fr/poetry-valerie-canat-de-chizy

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