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Le numéro 210 de Recours au Poème est sorti, dossier « Poésie et performance »

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Ou comment finir l’année sur le réseau facebook, en retrouvant dans les paramètres la menace de sanctions pour une publication indécente, « concernant la nudité ou les actes sexuels »… Je connais la pudibonderie du réseau qui a déjà suspendu mes publications à cause d’une photo de la Fontaine Médicis, aux Jardins du Luxembourg, illustrant un article de Recours au Poème – mais …
Couleur de violette, la lumière sourit Au coeur de l’îlot vert au feuillage bouclé. La nymphe qui s’y cache se joue de mon regard, Y fait brûler la gemme miroitante des flots, Passe dans un rayon avec son beau corps d’ombre Souple, qui glisse et tremble, et de ses bras nacrés Ouvre à l’azur ému l’humide abri de sa …
en forme d’écu l’aile qui presse de chaque côté vers l’extérieur de quelques millimètres dans cette vertèbre elle cherche une cavité à sa marge revient le geste qui oppresse à couper le souffle flambe comme des ciseaux - s’étend en produisant la nécessaire vibration mais par la taille ne diminue la peine survenue, l’être ici au beau milieu comme …
. Dans le verger du monastère un cerisier au tronc tordu verse l’asile de son ombre. Regarde-le sous l’écorce noircie deux corps amoureusement s’étreignent de peur de se perdre. .
Elles n’ont même pas vingt ans Elles vivent dans le printemps même quand l’automne haute-couture met des chasubles de damas aux arbres roux de l’avenue et elles rient et se chahutent : elles sont libres Combien de temps? Les mariages arrangés, retour au bled pour des vacances - Tu te rends compte, hop dans l’avion, et mariée ! …
. In questi pensosi boschi vivono ancor’i morti come leggende Li puoi sentire sussurare nel nero canto degli uccelli Freme la loro pelle ove calpesti il morbido muschio e le loro gracili membra si rompono coi rami secchi. Sotto la palpebra del cielo il lago cela quel segreto : i morti senza memoria sono il bosco …
. . . Matriochka au foulard d’aurore ourlé d’or elle cherche une adresse et tend en souriant un papier griffonné Sa fille est une princesse russe jaillie de sa longue robe fleurie de pavots . Souple tige d’une tulipe noire elle se balance sur des chaussures blanches comme des cothurnes à semelles de liège J’indique de la main …
Tout en haut du platane là où perchent les pies dans le nid du mistral se battent aussi Lapithes et Centaures Ecoute le crépitement de crécelle des thyrses le craquements des lances sur les torses cabrés les noires bouches ouvertes sur le cri silencieux de lointaines batailles Les armures diaprées cèdent aux coups de butoir et se …
(pour Enrico) Mon oeil se mire à l’intérieur d’un autre Oeil qui le contient et l’éclaire Mon oeil regarde le monde de l’intérieur d’un Oeil qui le regarde et lui donne sa forme d’oeil . Dans le globe de l’Oeil le monde se reflète en ses courbes convexes . Le paysage se détache en pelures d’oignon dont les …
Le soleil feule comme un léopard pour la dame aux tétons roses sur les galets gris de la plage Sa peau brune de terre cuite luit si belle sur ses rondeurs primordiales Ses yeux mi-clos ensilent une semaille d’étoiles dans le ciel à l’envers
. Qui pleure les oiseaux morts sur le bord de la route ? Quelques plumes qui volent s’accrochent aux buissons comme des fleurs de vent. Le frêle corps sans vie palpite étrangement mais le cou est tordu et du bec entrouvert des vers tôt sortiront Qui pleure ces oiseaux morts sur le bord de nos routes …
Je me brosse les dents – l’une de mes incisives est marquée d’une tache noire, évidente, très gênante. Regardée plus attentivement, la vilaine tâche s’avère être une perforation. Je n’aime pas les dentistes – il faudra pourtant que j’y aille ! Mais alors que j’observe, fascinée, cette improbable dent « gâtée », je m’aperçois qu’à travers elle, j’entrevois un jardin. Ma dent …
Ma tête est soudée à l’intérieur de la tienne et ta tête repose dans la mienne la vulnérable paroi de mon crâne butant contre ta fontanelle Tes yeux voient à travers les miens nos bouches se superposent tes pensées me traversent comme un fleuve électrique Tu rêve mon retour dans le creux de mon rêve et notre …
C’est le soir l’ombre est un buvard pour tes mots mes beaux absents Les mots ne t’appartiennent pas ils traversent les coeurs poreux s’écoulent s’épanchent le long des artères fleurissent au bout de la langue puis s’évaporent dans l’espace avec la houle des marées l’amère caresse des vagues J’écris d’un autre temps d’un autre lieu les mots traversent …
La première fois que je me suis aperçue de son existence, c’était à cause de ses baskets. Elles étaient là, devant l’église – toutes seules. Enfin, accompagnées d’un petit écriteau signalant sa présence. Et vu la toute petite obole qui l’accompagnait, je pense que nous n’étions pas nombreux à avoir remarqué, dans la foule de l’après-midi, le minuscule autel aux …
Cadeau trouvé ce matin, dans ma boîte aux lettres – les voici accompagnés des poèmes qu’ils m’ont inspirés : Ariane s’en fût, tirant le fil de l’ombre : Pelote obscure ouvrant, au flanc du labyrinthe, Le vertige d’un seuil à la lumière noire. * Quelle plume mime un oiseau sur le carreau de la nappe Le …
Au jardin des repentirs flotte de l’aubépine le parfum corrompu Une blanche chevêche en son vol silencieux traverse le ciel noir et son plaintif appel est sans écho Le cerisier décapité dresse son cou sanglant sous l’impassible lune Le rouvre décharné est le corps de Marsyas supplicié un oiseau familier perché sur son épaule où …
Lente dérive dans les courants comme morte épave douce engloutie aspirée tourbillonnant éparpillée mais sans douleur Et la lumière O – la lumière Tornades d’algues brunes courants profonds où se délite avec lenteur le corps sans poids sans direction L’eau douce encore et la lumière Epave-éponge Et le son d’orgue des tempêtes
L’eau est la peau de l’océan Elle caresse les bateaux et les poissons cachés tout comme mes pensées.