La bouche d’ombre de la terre t’appelle près de la rivière et dans les pins sa sombre voix résonne comme un écho funèbre.
La Bouche d’ombre de la terre

La bouche d’ombre de la terre t’appelle près de la rivière et dans les pins sa sombre voix résonne comme un écho funèbre.
Ils ne croyaient toujours pas à ce docteur – ou bien ils firent semblant de ne pas comprendre… pas savoir. Il mourut enfermé à la Vicaria* tandis que dans les rues la peste les tua comme des mouches. Pleuvra-t-il enfin? Le souffle d’un dernier reste d’hiver et nulle neige – hors saison - pour nettoyer les avenues, purifier les corps. …
Chi piange gli uccelli morti sul ciglio della strada? Alcune piume volano s’agganciano ai rovi come fiori di vento. Il corpo fragile freme stranamente ancora ma il collo è torto e dal becco aperto i vermi presto usciranno. Chi piange gli uccelli morti sul ciglio delle nostre strade? Traduction récente d’un poème plus ancien (publié ici …
Merci à Florence Saint-Roch d’avoir accueilli ce poème dans son anthologie, sur la revue Terre à Ciel :
. . Tout glisse l’eau lisse les os blancs Les sons s’éclipsent
Que mes miroirs ne reflètent que mon ombre imparfaite dit la Mort Mais la morte à travers le miroir voit le reflet du jour et son amour
Merci à l’artiste Maria Desmée, qui m’a permis cette belle collaboration :
j’apprivoise les ombres chaque jour un peu plus je m’enfonce en leur monde et elles amadouées posent sur mon épaule leur mufle froid de l’autre-monde la faiseuse de rêves stroboscopiques m’a sans doute envoûtée au cours d’un de ces rêves où les ombres m’enlacent m’enveloppent sussurent en silence à mon oreille j’apprivoise les ombres et deviens l’une d’elles addomestico le …
Seuils portes entrebaillées sur l’absence passages vers nulle part mélancolie de ces futurs entrevus mais où l’on ne sera pas où l’on n’ira jamais
Le palmier qui dansait devant ma fenêtre celui qui se prenait pour un hélicoptère dans le vent qui chantait dans son sourire vert a été tué ce matin alors que je dormais encore. Au sol, la cicatrice claire de son stipe abattu et au coeur ma tristesse pour un ami perdu. .
Journal de mes paysages, novembre 2016 – revue créée par Pierre Saunier et Martin Wable, contact journaldemespaysages@gmail.com
. In questi pensosi boschi vivono ancor’i morti come leggende Li puoi sentire sussurare nel nero canto degli uccelli Freme la loro pelle ove calpesti il morbido muschio e le loro gracili membra si rompono coi rami secchi. Sotto la palpebra del cielo il lago cela quel segreto : i morti senza memoria sono il bosco …
Il suffit au poète d’un mot se détachant sur le fond bleu où se confondent ciel et mer pour que le réel se double de son étoffe de mythes. Les lettres brûlées de rouille d’INFERNET sont soudain investies du même pouvoir que celles inscrites au fronton de l’Enfer de Dante : le vent sur la tôle rongée …
. J’ai croqué, je crois, trop de grains de grenade : je dialogue en silence avec l’ombre de morts plus vivants que les ombres s’agitant au soleil et leur ombre s’ajoute à l’ombre des vivants.
. Qui pleure les oiseaux morts sur le bord de la route ? Quelques plumes qui volent s’accrochent aux buissons comme des fleurs de vent. Le frêle corps sans vie palpite étrangement mais le cou est tordu et du bec entrouvert des vers tôt sortiront Qui pleure ces oiseaux morts sur le bord de nos routes …
« Pour les âmes, mort est devenir eau, et pour l’eau, mort, devenir terre. Mais de la terre, l’eau naît, et de l’eau, l’âme. » dans la traduction de Jean-Paul Dumont, et sur un bref extrait d’une musique du groupe SÖNDÖRGÖ, dont le nom évoque si justement, me dit Maria Maïlat, l’écoulement de l’eau, un montage vidéo à voir ici : https://www.youtube.com/watch?v=7FYlO3LbVoM …
Une « toile sonore » de Sophie BRASSART, que je remercie de m’avoir invitée à dire/écrire un poème qu’elle accompagne d’une de ses encres – à voir et à écouter en suivant le lien : http://www.toilesonore.com/#!marilyne-bertoncini/uknyf
Le chemin s’éboule dans l’outre-monde des paroles Chaque pas soulève une poussière d’or éteint qui tremble dans l’absence de lumière bourdonnantes mouches grises les mots sont un essaim en quête d’une reine Ta tête est une ruche que grisent les mots d’or gris des paillettes de mots dans le lit des grands fleuves que traversent les …
Le platane respire dans l’aube grise - le cuir et cuivre de ses feuilles parle un langage subtil comme le langage des oiseaux. Un papillon nocturne au seuil de la cuisine reprend des forces avant l’ultime traversée.
Au jardin des repentirs flotte de l’aubépine le parfum corrompu Une blanche chevêche en son vol silencieux traverse le ciel noir et son plaintif appel est sans écho Le cerisier décapité dresse son cou sanglant sous l’impassible lune Le rouvre décharné est le corps de Marsyas supplicié un oiseau familier perché sur son épaule où …